L’intolérance au gluten est une maladie chronique intestinale auto-immune liée à l’ingestion de gluten. On l’appelle également maladie cœliaque.
La journée du 18 mai leur a donc été consacrée pour les soutenir et faire connaître la maladie coeliaque à larges échelles. Derrière le nom rare de cette journée se cache une maladie très invalidante… plus connue sous le nom d’intolérance au gluten. Elle est encore méconnue puisqu’il s’agit d’une maladie rare. En France, on estime qu’une personne adulte sur 2 000 en souffre.
Même si le traitement semble simple : éviter le gluten à tout prix, la maladie coeliaque est très invalidante et expose les victimes à des carences alimentaires non négligeables.
Lors de l’absorption d’aliments contenant du gluten, le système immunitaire des personnes concernées réagit à la présence de la gliadine, protéine du gluten, en produisant divers anticorps. La maladie cœliaque est donc une maladie auto-immune
À terme, cette réaction auto-immune anormale cause des lésions de la paroi intérieure de l’intestin (atrophie des villosités de la muqueuse intestinale), avec deux conséquences :
- la digestion est altérée ;
- l’organisme assimile moins bien la majorité des nutriments (protéines, graisses, etc.), minéraux et vitamines (fer, calcium, vitamine D, vitamine B9 ou acide folique, etc.)
Maladie fréquente, l’intolérance au gluten peut donner lieu à des symptômes mineurs ou peu caractéristiques. Contrairement à l’allergie alimentaire (et en particulier à l’allergie au gluten) qui provoquent des symptômes survenant immédiatement après l’ingestion de gluten (allergène), l’intolérance au gluten apparaît de manière progressive et s’installe dans la durée.
Aussi, l’intolérance au gluten passe souvent inaperçue : chez les adultes, elle est diagnostiquée en moyenne plus de dix ans après l’apparition des premiers symptôme.
À QUOI EST DUE LA MALADIE CŒLIAQUE ?
La cause exacte de l’intolérance au gluten reste inconnue, mais elle serait surtout d’origine immunitaire, avec une prédisposition génétique :
- 95% des personnes intolérantes au gluten sont porteuses d’un ou deux gènes spécifiques (HLA-DQ2 et/ou HLA-DQ8).
- De plus, la famille rapprochée des personnes intolérantes au gluten développe plus souvent la maladie (10% de risque chez les parents au premier degré, à savoir le père, la mère, les frères et sœurs, et les enfants éventuels).
Cependant 20% des individus possèdent les gènes concernés sans présenter d’intolérance au gluten.
D’autres part, certains facteurs favorisent le déclenchement de cette maladie, tels que:
- une trisomie 21 ou d’autres anomalies chromosomiques
- une autre maladieauto-immune
- un diabète de type1
COMMENT SAVOIR SI L’ON EST INTOLÉRANT AU GLUTEN ?
Votre médecin traitant peut suspecter une intolérance au gluten :
- en cas de symptômes évocateurs de maladie cœliaque et inexpliqués par une autre maladie ;
- si une ou des personne(s) de votre famille proche sont atteintes d’intolérance au gluten.
Votre médecin vous adresse alors à un gastro-entérologue pour un bilan complémentaire, qui se déroule en plusieurs étapes :
- Une prise de sang permet de rechercher /
- des anticorps transglutaminase tissulaire, de classes IgA et IgG?
- et des anticorps anti-endomysium de classe IgA (les plus spécifiques de la maladie cœliaque).
S’ils sont absents, l’intolérance au gluten est peu probable. À l’inverse, la présence de ces anticorps renforce l’hypothèse d’une maladie cœliaque.
- Pour mettre en évidence une prédisposition génétique, le médecin demande un typage génétique HLA de la personne : examen mettant en évidence les gènes HLA DQ2 et HLA DQ8, souvent présents dans l’intolérance au gluten.
- Le diagnostic est confirmé grâce à des biopsies de l’intestin grêle (effectuées avant toute mise au régime sans gluten). Cet examen consiste à prélever quatre à six fragments de tissu, sur la partie de l’intestin grêle la plus proche de l’estomac (le duodénum). Il est réalisé au cours d’une endoscopie digestive haute (par la bouche) sans anesthésie générale chez l’adulte ou sous anesthésie générale chez l’enfant. L’analyse des prélèvements permet de déceler d’éventuelles lésions sur la paroi interne de l’intestin grêle.
Toutefois, lorsque les symptômes de la maladie sont présents, que les anticorps spécifiques sont élevés et que le groupe HLA est typique, il est possible que les biopsies intestinales ne soient pas demandées.
Une fois le diagnostic d’intolérance au gluten posé, un bilan complémentaire est nécessaire :
- prise de sang à la recherche d’anomalies hépatiques, d’une anémie par carence en fer…
- ostéodensitométrie pour mesurer la densité osseuse à la recherche d’une ostéoporose…
source: ameli.fr