JOURNÉE MONDIALE DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE

Le mal être au travail et la perte d’emploi font partie des facteurs déclencheurs de suicide en France, et la perspective d’une envolée du chômage après l’épidémie de Covid-19 inquiète.

Le travail mis en cause dans le processus suicidaire

La France comptabilisait en 2016 près de 9300 décès par suicide, une proportion certes en forte baisse (14 pour 100.000, contre 21/100.000 en 2000) mais qui fait de l’Hexagone un des pays européens où on se suicide le plus (9e rang sur 28).

“Même si le lien de causalité avec les conduites suicidaires n’est pas direct, le travail peut être mis en cause dans le processus suicidaire”, indique l’ONS. 

Les personnels de santé et de l’action sociale plus à risques 

Agriculteurs, ouvriers et employés ont un risque deux à trois fois plus élevé de décéder par suicide que les cadres. Parmi les secteurs d’activité les plus à risque figurent les personnels de la santé et de l’action sociale (34,3 suicides pour 100.000, selon des données de 2005) et ceux de la police (sur-risque de 41% pour les hommes, 130% pour les femmes, selon une enquête menée entre 2013 et 2016).

Plusieurs études montrent que les personnes les plus impliquées dans leur travail, avec une forte charge émotionnelle et qui font face à des injonctions contradictoires (soigner mieux avec moins de temps, par exemple), sont à risque.

Des soutiens psychologiques sont mis en place pour soutenir les personnels soignants aux prises avec l’angoisse du Covid-19. Qualifiés de « héros » et « héroïnes », les infirmiers, aide-soignants, médecins se censurent et ont parfois du mal à avouer leur mal-être. 

L’absence de travail encore plus “toxique”

Si le travail peut être toxique, l’absence de travail l’est encore davantage

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Pas sûr que «la guerre contre le Covid-19» ait un effet protecteur en ce qui concerne les suicides. Cela risque même d’être plutôt le contraire si on se penche sur les crises sanitaires précédentes. Aux États-Unis, la grippe espagnole de 1918-1919 avait fait grimper le taux de suicide. Plus récemment à Hong Kong en 2003, l’épidémie de SRAS avait entraîné une explosion des suicides chez les personnes âgées: +15% chez les plus de 65 ans. En cause, la peur d’être contaminé·e, d’être un poids pour sa famille et surtout l’isolement. Pas vraiment rassurant pour la santé mentale des Français·es en cette période.

Selon les scientifiques, l’isolement a un impact direct sur le cerveau. Ce qui favorisait l’apparition de ces troubles: la durée du confinement, la crainte d’infection pour ses proches et pour soi-même, le manque de clarté dans l’information délivrée par les autorités et le stigmate lié à la maladie. Mais aussi la précarité économique qui suit la crise.

 

 

QUELQUES NUMÉROS POUR PARLER :

 

NUMERO VERT NATIONAL SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE 0 800 130 000. Ouvert 24h/24, 7j/7.

 

SOS AMITIE 09 72 39 40 50 sos-amitie.com

 

PLATEFORME NATIONALE DE L’ASSOCIATION SOINS AUX PROFESSIONNELS DE SANTE

(conçue pour les professionnels de santé en souffrance) 0 805 23 23 36

 

CROIX-ROUGE ECOUTE 09 70 28 30 30

 

 

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